Une pièce immense, le bruit des goûtes qui frappaient le sol résonnait dans toute la pièce. Elle n’y voyait rien, elle n’avait plus de voix et rester paralyser à chaque petits bruits. L’avait-il retrouvé ? Elle courrait, encore et toujours plus vite pour lui échapper. Mais, il se rapprochait de plus en plus, il était plus rapide et plus fort qu’elle. Pourquoi ne parviendrait-elle pas à le semer ? Une lumière au bout du couloir, elle la voyait enfin. Cependant, au bout de ce couloir, ce n’était plus que désolation et misère. Et, l’homme, auquel elle souhaitait s’échapper, se tenait debout au milieu de tous ce chaos avec un sourire effrayant scotché sur son visage. Ce visage.. Non, elle ne voulait pas le revoir.
Au fil de son cauchemar, YungJae se débattait encore et encore, poussant quelques cris. Encore, un de ces cauchemars horribles, qu’il faisait. Il y avait des périodes où il n’en faisait plus et d’autre, où les nuits devaient épouvantable. A croire, qu’il ne pourra jamais oublier son meurtrier, ce n’est pas parce que SooYeon a eu le droit à une nouvelle vie, qu’elle va oublier son ancienne au contraire. Elle en garde même bons comme les mauvais souvenirs dans sa mémoire. Et, pour le moment, les mauvais empiétaient sur les bons. De plus, JungWan et sa jeune sœur l’avaient supplié pour qu’il regarde un film d’horreur avec eux… Même si, il était part dès la première scène d'épouvante commencée, il en avait eu assez pour ressasser cette mauvaise passe. Lors, ces innombrables mouvements, il ne fit même pas attention qu’il avait atterri au final dans le lit de son ami, qui se trouvait juste en dessous du sien. Il savait que c’était une mauvaise idée de partager sa chambre avec un autre mec. Même si, ça paraissait normal pour tout le monde qu’il dorme dans la même chambre que YungJae, ce dernier restait toujours perplexe. Oui, la douce jeune fille qui habite ce corps, n’est pas totalement indifférente à ce nouveau colocataire puis, c’est son intimité cette chambre tout de même !
Petit à petit, il disparu. Sans comprendre comment, il n’était plus là. Effrayée précédemment, les battements de son cœur s’étaient ralentie et les tremblements avaient cessé. Ses songes avaient disparu en une fraction de seconde.. Ses mains s’agrippaient à quelqu’un. Douce et réconfortante présence, qui était-ce ?

« SarangHae.. »

Son cœur se serrait, elle l’avait retrouvé; son fameux amoureux de lycée. Celui qu’elle souhaitait aimer pour le reste de sa vie. C’était lui ? Son visage était embrumé et rapidement la réalité reprit le dessus. Elle n’était plus SooYeon, ce n’était qu’un rêve..
Ses paupières s’ouvrèrent hésitantes et difficilement à cause de la lumière du jour, qui faisait son entrée dans sa chambre. Il força un maximum pour y voir plus clair et… Et se rendre compte, qu’il n’était plus seul dans le lit. Retirant une de ses mains de sa prise, il se frotta les yeux et s’aperçut enfin à qui il agrippait et câlinait le bras. Il avait retrouvé réconfort en s’attachant au bras de JungWan. Surtout, que ce dernier le fixait du manière bien étrange. Pas étonnant, me direz vous. Le visage bien trop proche du sien, YungJae se recula rapidement et écarquilla les yeux en comprenant la situation. Une envie de hurler sur le moment, mais il le transforma rapidement en un étrange grognement et il le repoussa doucement, toujours en grognant. L’espace d’un instant, il avait pensé être redevenu SooYeon dans les bras de ex-petit ami. Mais dans les yeux de JungWan, il avait bien vu le reflet de YungJae et non celle d’une femme. Légèrement dépité et toujours en grognant, il demanda ;

« Qu’est-ce que tu fais dans mon lit… ? ..Hmm. »

Son cauchemars, juste avant, l’avait mis en âge et fait perdre tout sens de l’orientation. En tous cas, il était bien trop proche encore de son ami. Il cherchait pour quelle raison, il était là et pas dans son lit avant de se rendre compte, qu’en faite, c’était lui qui se trouvait dans le lit de JungWan et pas l'inverse. Voilà, la seconde raison qui le poussait à cohabiter seul dans sa chambre, il n’avait pas à expliquer ses cauchemars et ses petites crises de somnambulismes, qui le poussaient inconsciemment à chercher réconfort auprès de quelqu’un. Après, son constatation, il baragouina quelques mots indéchiffrables, comme si il s’engueulait lui-même et tenta tant bien que mal de retourner son lit.

Pour ce soir, le programme était aux films d’horreur. Jung Wan était tout excité à l’idée de se vautrer paresseusement sur le canapé du salon en mangeant des mm’s. En effet, ce soir-là, il était rentré du lycée tout joyeux, brandissant trois paquets de ces sucreries exquises à la main. Il avait fièrement annoncé que ce soir il avait très envie de regarder un film d’horreur avec Yung Jae et sa petite sœur.
Jung Wan n’avait pas remarqué le visage de son ami qui s’était crispé à l’annonce du programme nocturne. Il ne savait même pas que ces derniers temps, les nuits de ce dernier était agitées de cauchemars écœurants et qu’il ne pouvait plus voir un film de ce style en peinture.
La cadette de la famille Park accueillit l’idée avec enthousiasme et excitation quant à elle. Au moins, deux sur trois étaient ravis ! Jung Wan croyait que Yung Jae avait tout simplement la flemme, ou alors qu’il était fatigué et voulait dormir, d’où sa réticence.
Après avoir finalement accepté, les trois jeunes s’installèrent à leur guise sur le canapé et lancèrent la vidéo. Le jeune homme s’était emparé d’un coussin et l’avait collé contre son torse, c’était une vieille manie qu’il avait lorsqu’il regardait la télévision.
Mais dès les premières scènes un peu déroutantes, Yung Jae se leva brusquement de sa place, et son paquet en main, il s’éclipsa. Il lui avait dit de ne pas le suivre, qu’il était juste fatigué, mais cette fois il avait bien vu que son visage s’était raidi. Mais bon, il avait vite capitulé et s’était reconcentré dans son film, soigneusement aidé par la gamine qui râlait parce que ses jacassements l’empêchaient d’entendre ce qui se passait. D’un côté, elle n’avait pas grand-chose à entendre hormis des cris déchirants provenant de la victime en question. Un bonbon, puis deux, puis trois …

Le film était enfin terminé. Pour sa part, Jung Wan s’était régalé, ce genre de scénario pas très étoffé mais où beaucoup de sang coulait le détendait, aussi étrange que cela pouvait paraître. De toute manière, il était étrange vingt-quatre heures sur vingt-quatre le bonhomme ! Soupirant, il laissa à la sœur de son ami le soin d’éteindre le lecteur dvd et la télévision, et il fila se laver les dents.
Suite à cela, il enfila un bas de survêtement en guise de pyjama et un T-shirt gris clair.
Puis il gagna la chambre qu’il partageait avec Yung Jae. Ce dernier dormait à poings fermés, dans le lit du haut. Heureusement tout de même qu’il avait un lit superposé le bonhomme ! Vous me direz, un matelas à même le sol aurait convenu à Jung Wan. Il avait déjà gagné un toit chaleureux et familial, après avoir quitté un univers de débauche et de dégoût. Il était bien heureux.
Jung Wan se glissa dans ses draps et croisa les bras derrière sa tête, regardant le plafond du lit.
Cela faisait une petite semaine qu’il avait élu domicile chez les Park. Il donnait une partie de la somme qu’il gagnait à la supérette de son quartier à la mère de Yung Jae pour la dédommager de l’hébergement qu’elle lui fournissait. Au départ elle avait catégoriquement refusé mais le jeune homme savait qu’ils avaient quelques difficultés financières alors il avait largement insisté en lançant comme argument que s’il ne pouvait même pas rendre service ainsi, il quitterait les lieux et trouverait une autre solution, refusant de vivre aux crochets des autres.

A force de repenser à tout cela, le jeune coréen finit par s’assoupir. Et comme il avait la bougeote facile pendant son sommeil, il s’agita un peu, se retourna maintes fois. A droite, à gauche, sur le ventre, sur le dos. Il faillit même tomber par terre à plusieurs reprises mais son subconscient devait l’avoir retenu dans son lit.
Et puis, au petit matin, Jung Wan se réveilla en sursaut, ayant senti une masse inhabituelle se loger sur son matelas. Il ouvrit brusquement les yeux pour se retrouver nez à nez avec Yung Jae qui tira d’abord sur la manche de son T-shirt, puis laissa glisser son bras le long du sien. Le jeune homme déglutit, que trafiquait-il encore ?
Il le regarda remuer. Son sommeil était agité et son front trempé de sueur, il devait cauchemarder. Et pourtant, il n’osait pas le réveiller, de peur de le surprendre.

« SarangHae.. »

Pardon ? Pendant un instant, Jung Wan crut à une hallucination. Puis il se rappela avec intelligence que son ami dormait, et sa curiosité l’emporta sur sa surprise, se demandant de quoi il pouvait bien rêver pour balancer un « saranghae » aussi naturellement …
Alors qu’il allait le secouer au niveau des épaules, Yung Jae ouvrit alors les yeux. Il cligna plusieurs fois des paupières pour chasser sans doute la lumière du jour assez violente.
Jung Wan quant à lui le fixait d’un air interdit, se demandant quelle serait la réaction de son ami en se rendant compte qu’il squattait officiellement son lit, l’agrippait au niveau du bras et venait de lui murmurer un « je t’aime » très sensuel. Eh bien, il se contenta de lui demander ce qu’il faisait dans son lit. Jung Wan éclata de rire.

« En fait je crois que c’est toi qui est dans le mien, tu ne crois pas ? »

Et Yung Jae recula et tenta de s’esquiver et de regagner son propre plumard. Le coréen lui attrapa vivement les bras et le fit rassoir sur le bout de son matelas. Il lui lança un regard très curieux et lâcha, désinvolte :

« Eeeeh, tu ne vas pas t’en tirer comme ça toi ! De quoi tu rêvais pour t’agiter ainsi ? »

Chaque chose en son temps, il ne lui avoua pas encore qu’il lui avait fait une jolie déclaration d’amour un peu plus tôt. Le meilleur pour la fin après tout, il fallait attendre qu’il soit bien réveillé pour le choquer encore.
Jung Wan se mit également en position assise et mit ses jambes en tailleur. Il était seulement vêtu de son T-shirt et de son caleçon. Pourtant, il se souvenait s’être couché avec son survêt’ ! Il avait dû avoir chaud dans la nuit et le retirer. Oh, ils étaient entre mecs, il mettrait la couverture sur lui si sa petite sœur débarquait à l’improviste !

Le voilà dans de beau draps, façon de parler, il n’aimait absolument pas faire ses crises de somnambulisme. C’était comme si, son inconscient cherchait désespérément une présence réconfortante, qui chasserait le temps d’une nuit tous ses cauchemars. Enfin, tous ses souvenirs, parce qu’il les avait vécu.. Et, c’était un peu le pourquoi, il se trouvait là, emprisonner dans le corps d’un homme. A croire que le marionnettiste voulait s’amuser en enfermant l’âme d’une femme dans une marionnette masculine.. Quel drôle de jeu. Cette fois, ce fut la présence de JungWan, où il avait été se réfugier. Une chance pour lui ? Pas spécialement, SooYeon n’arrivait pas rester naturelle avec lui et par conséquence, YungJae non plus. Il restait distant et gauche en sa présence. Mais, il semblerait que ce matin, il avait dépassé les limites, qu’il s’était fixé. Il voulait vite y remédier en retournant dans son lit, mais sa tentative fit rapidement interrompue. Encore dans le gaz et le fait d’être désorienté de la sorte, n’arrangeait pas son état. Toujours bougons, il le devint d’avantage en l’entendant rire. Il releva alors son visage à moitié endormi en direction de son ami ;

« Je suis désolé, j’ai du tomber de mon lit… »

Il bailla sans ménagement et tenta à nouveau de regagner rapidement son lit. Mais c’était trop beau pour être vrai, YungJae sentit le bras de son ami le rattraper pour le questionner. De quoi avait-il rêvé ? Les flashs de son rêve revenaient alors dans sa tête. Il mit sa main devant ses yeux, comme pour espérer de les chasser d’un revers de la main. Mais rien n’y fait, il revoyait cette pièce sombre, cet homme…Il n’aime pas les endroits sombres. Une chance pour lui, que le lampadaire de la rue éclairait sa chambre et c’était aussi pour ça, qu’il ne fermait jamais ses volets.. C’est d’une voix blanche, qu’il lui répondu, le regard dans le vide.

« Qu’il essayait de me tuer encore une fois.. Il m’avait retrouvé… Ce sourire mesquin, cette lame sur ma peau.. Je ne veux pas ! … »

Violement, il avait retiré son bras de la prise du jeune homme. Il s’était mis à trembler en y repensant et reprocher ses genoux vers son torse. Puis, ses yeux n’étaient plus embrumés, il était bien réveillé.. Les flash avait cessé et l’image de cet homme réconfortant était revenu. Sa crainte du moment disparut et il commença à réaliser, qu’il venait d’en dire un peu trop à son colocataire.. Il tourna lentement la tête vers lui. Sur le coup, il resta un moment à l’observer perplexe avant d’agir à la YungJae. Il se mit à sourire et rire bêtement en lui donnant une tape sur l’épaule.

« JE RIGOLE ! Tu sais comment ça peut être mouvementé, quand on rêve d’une fille… »

Il avait horreur de faire ça. Ces insinuations perverses, qui le sortaient de la panade dans certaines circonstances. Pour cette fois, c’était vraiment nécessaire avec ce qu’il venait de lui balancer quelques minutes auparavant.. Toujours son air débile et fière de sa connerie, il arrêta finalement de taper gentiment le bras de JungWan. Puis, il réagit… Il baissa les yeux sur la tenue de son ami et instinctivement, il attrapa la couverture pour le recouvrir. Heureusement, que la chambre n’était pas aussi lumineuse à cette heure, sinon il aurait très distinctement et lentement vu les joues de YungJae s’empourprées. Il ne pouvait avoir un pyjamas comme tout le monde ! D’accord, il était habillé.. Mais pas assez pour lui, semblerait il. Un tantinet gêné, il cherchait quelques à dire sur sa réaction. Finalement, il en vint à pointer la porte et regarder son ami avec une pointe d’agacement.

« T’imagines, si ma sœur était rentrée, hein ? Tss, tu ne peux pas dormir en pyjamas comme tout le monde.. »

La sœur avait toujours bon dos dans ce genre de circonstance, il passa sa main dans ces cheveux sous l’agacement sans réagir.. Que lui non plus, n’était plus en pyjamas. Contrairement à son ami, c’était le haut qu’il avait retiré avec la chaleur qu’il faisait dans sa chambre et ses rêves mouvementés.

L’explication que lui fournit YungJae quant à sa présence inattendue dans son propre lit fut qu’il était tout simplement tombé de ce dernier. Il fallait quand même faire fort pour outrepasser les barrières du lit du haut, et se vautrer dans celui du bas, mais YungJae, lui, était parvenu à le faire ! JungWan se contenta donc de cette réponse quelque peu décousue et haussa les épaules. Par contre, si ce chenapan comptait s’en sortir sans lui racontait quel genre de rêve avait pu le mettre dans un tel état, il se mettait le doigt dans l’œil, et jusqu’au coude ! En effet il le rattrapa par le bras et le ramena bien assez vite sur le lit afin d’en savoir un peu plus sur la cause de toute cette sueur et de ce visage pâlot, et surtout de ce mystérieux « sarangahe » …
Une fois rassis, YungJae sembla pensif, comme s’il cherchait dans les méandres de son esprit quel était le fond de son songe afin de le raconter à son ami. Son expression changea, et son visage s’assombrit. JungWan le fixait avec insistance, se demandant quel genre de rêve pouvait provoquer chez lui des réactions aussi surprenantes. Il ne l’avait jamais vu ainsi et il était tout étonné.
Ce que lui répondit finalement YungJae le laissa interdit. Un homme, un couteau, le tuer … Mais de quoi diable parlait-il ?! En plus il avait dit « encore » … Or, JungWan ne se souvenait pas, depuis qu’il avait rencontré son ami, l’avoir entendu rêver de quelque chose d’aussi glauque … D’ailleurs à ce stade, ce n’était plus un rêve mais un véritable cauchemar !
JungWan déglutit avec difficulté, sonné.

« Mais, que … »

Mais son ami lui coupa la parole aussi sec en lui disant d’une voix forte qu’il lui faisait une blague, et lui expliqua qu’au final il avait rêvé d’une fille, et Dieu sait à quel point cela pouvait être mouvementé. Au début, le coréen ne comprit pas vraiment le lien entre un type avec couteau prêt à le tuer et une fille … Ou peut-être avait-il obtenu une fille au dépit d’un autre et que celui-ci voulait se venger sauvagement, de manière sanglante … Et dans ce cas ce n’était un songe très fameux, au final. Il le lui laissait sans problèmes. En tout cas il sut se contenter de cette réponse un peu hasardeuse, puisqu’il dit :

« Une fille, hein ! J’espère que t’en as bien profité petit veinard ! »

Il disait cela, mais lui-même n’était pas bien enthousiaste. Après tout, les seuls rêves avec une présence féminine qu’il faisait lui-même retraçaient plus ou moins les journées qu’occupaient sa mère à faire des choses pas très catholiques. C’était à cause d’elle qu’il était incapable d’approcher une femme. Il n’était pas gay non plus, rien que l’idée de l’acte sexuel perturbait sévèrement le jeune homme qui revoyait sa génitrice avec je ne sais combien de partenaires différents. Qu’importe, maintenant qu’il était chez les Park, il se sentait bien mieux, et ses mauvais rêves se faisaient bien moins fréquents. Soit il ne rêvait pas, soit c’étaient des images de films d’horreur dans le style de la veille, qu’il trouvait bien moins glauques que des fausses images des ébats de sa mère entre nous.

Soudainement, JungWan sentit un tissu se poser violemment sur ses jambes nues et revint brusquement à la réalité en apercevant YungJae lui rabattra la couverture sur le corps. Il n’avait pas dû apprécier qu’il se dévêtisse ainsi, exposé aux yeux curieux de sa petite sœur qui avait cette vilaine tendance à débarquer à n’importe quel moment de la journée dans la chambre de son aîné. D’ailleurs il illustra bien cette méfiance en lançant qu’elle aurait pu débarquer à l’improviste, et protesta sur le fait qu’il n’était même pas fichu de porter un pyjama comme tout le monde. JungWan, faisant la moue, allait répliquer qu’il avait fait ça inconsciemment dans la nuit mais qu’il s’était bel et bien couché avec le pantalon de sport qui gisait sur la moquette à présent, mais il constata que son ami ne possédait pas son Tee-Shirt. Ah ben, cela faisait deux foutages de gueule en moins de cinq minutes, le premier étant quand YungJae avait cru que c’était lui qui avait squatté son lit ! Il éclata à nouveau d’un rire tonitruant et dit, reprenant lentement son souffle :

« Tu peux parler toi, Monsieur-je-me-balade-tranquillement-sans-mon-Tee-shirt !! »

Ok, ne pas avoir de haut n’était pas bien grave, après tout c’était la tenue des nageurs ou des vacanciers à la plage. Mais bon, JungWan était pour sa part en caleçon –noir heureusement- et cela aurait pu éveiller des idées curieuses dans l’esprit de la pré adolescente qui sommeillait encore dans la pièce d’à côté. Il le reconnaissait pour lui-même mais ne prit pas la peine de l’avouer à voix haute. Lui, fier ? Un peu, quand même.

A chaque fois, c’était la même chose. Il trouvait un moyen de l’embarrasser. Que ce soit par son comportement, son absence de pudicité, JungWan avait le don pour ça. En plus de cela, il n’était pas moche à regarder et il arrivait par moment, que SooYeon en perdait ses moyens. YungJae devait rester de marbre face à tous ça, mais ce n’était pas dans ses habitudes d’habiter et surtout, dormir dans la même pièce qu’un homme. Il se pensait chanceux d’être dans une famille majoritairement féminine, avant qu’il ne débarque. En plus, il était assez entreprenant. Bon, faut dire aussi, que ce sont deux hommes et deux bons amis, où aucunes ambigüités n’existent au départ. Cependant, SooYeon était là et son ami n’était plus. Il demandait même comment il réagirait, s’il apprenait la vérité. Il le prendrait surement pour un taré, aller dire à votre ami d’enfance que vous êtes une fille à l’intérieur de vous et que le bon Dieu m’a offert une seconde chance ! Oh, excuse-moi, mais ton ami n’existe plus, j’ai pris sa place ! Même YungJae trouvait ça ridicule à avouer alors.. Puis, c’est dur à entendre que tous les bons souvenirs qu’on a pu avoir quelqu’un, ce dernier n’en a plus connaissance. Sur ce, SooYeon restait toujours très embarrassée en sa présence.
C’est alors qu’il se remit à rire, qu’est-ce qu’y a encore ? YungJae en vint à le regarder d’une façon dès plus douteuse en le voyant rire. Et, c’est avec un certain embarras, qu’il encaissa la remarque de son ami. C’est vrai qu’il lui manquait un élément à son pyjamas aussi, mais c’était moins choquant pour son cas. Quoi, des hommes torse nus, il suffit d’ouvrir un magasine ou aller sur la plage pour en voir, non ? Alors, avec un air hautain, il répliqua ;

« Tu.. Pss.. Yaaaah ! C’est ma sœur ! Elle est habituée de me voir comme ça… J’accorde les torses nus, mais mets au moins un pantalon ! »

Il attrapa le bas de pyjamas du jeune homme et comme la couverture, il lui envoya en pleine figure. Voilà, qu’il inventait de nouvelles règles comme bon lui semble dans l’enceinte de sa chambre. Auparavant, il n’en avait cité aucunes.. Chose, qu’il aurait surement du faire dès le début en y repensant. En tous cas, toujours sous l’emprise de l’embarras, il faisait vraiment n’importe quoi. On ne lui en veut pas, hein ? Le réveil n’a pas été des plus tendres. Enfin.. Si, en partie, la présence de JungWan l’avait rassuré au final et fait quitter cet affreux cauchemar. En faite, il lui en était reconnaissant, même si le principal intéressé n’en savait rien. Il faudrait qu’il apprenne à se comporter en homme et arrêtait de faire ses chichis pour une fois. La main de YungJae vint s’étaler doucement sur la tête de son ami et il le décoiffa à moitié avant de le regarder avec une pointe de méfiance, assez grossière pour montrer qu’il s’agissait d’une plaisanterie, mais pourtant.. ;

« A part, si tu tentes par tous les moyens de draguer ma petite sœur, hm? »

Mais pourtant, il ne l’espérait pas. Tout d’abord, la sœur de YungJae était trop jeune de deux ans et.. Puis, vivre sous le même toit où se trouvait un couple, ce n’était jamais confortable. Il risquerait d’être embarqué dans leur crêpage de chignon, non merci. Cependant, il y a aussi SooYeon. Certes, elle le trouvait séduisant mais, il possédait aussi un coté attachant et elle se voyait mal accepter, qu’il ait une liaison avec sa petite sœur. Non, qu’elle en soit amoureuse, une partie de son cœur appartenait toujours à son ex petit-ami.. C’était simplement un attachement assez fort, pour qu’elle ne veuille pas le partager avec quelqu’un d’autre. Possessif ? Il semblerait.

« Tu es déjà tombé amoureux, Jungie ? »

C’était à la fois étrange qu’il parle d’un sujet aussi sérieux alors qu’ils plaisantaient, il y a à peine deux secondes. Puis, d’une autre part, qu’il utilise un surnom. Bah, il fallait qu’il fasse plus YungJae, enfin il espère vraiment qu’il lui ait déjà donné un surnom. Sinon, il allait encore avoir la remarque. A part, si c’était Wannie et non Jungie ? Il resta perplexe sur le choix du surnom et celui, qui lui irait le mieux, en attendant la réponse de son ami. En oubliant, qu‘il avait surement déjà posé cette question à JungWan, entre eux, les garçons s‘avouent tellement de choses.. Ca peut arriver d‘oublier, non ?

Tout de même, YungJae osait critiquer sa tenue alors que lui-même n’était pas mieux ? Bon, il était évident qu’être torse-nu était bien moins provoquant que de se balader en caleçon dans une maison abritant un regard innocent qui n’était même pas de son sang ! Et puis, de mémoire d’homme, JungWan avait toujours connu son ami très protecteur envers sa frangine, il était donc normal qu’il veuille absolument protéger son intégrité ! Mais bon, elle n’avait que deux ans de moins qu’eux et était en seconde, à cet âge les filles avaient beau regarder des dramas à longueur de journée, il n’empêchait qu’elles étaient très épanouies, et des mecs en caleçon elles devaient en voir à la pelle dans des magazines d’idoles. Enfin, là n’était pas la question, YungJae lui avait brusquement rabattu la couverture sur les jambes, et cela signifiait qu’il refusait catégoriquement que son ami se trimballe aussi peu vêtu chez lui. Mais JungWan était perplexe, c’était bien la première fois qu’il insistait autant pour qu’il ait un tant soit peu de tissus sur le corps !
Malgré tout, sur la défensive, il avait répliqué qu’après tout, lui-même était torse-nu. Ce à quoi YungJae venait de répondre que sa sœur était habituée à le voir comme ça, et qu’après tout ce n’était pas pareil que de se balader en caleçon. Il l’intima une nouvelle fois de mettre un pantalon, et pour joindre le geste à la parole, il se saisit du bas de survêtement gisant sur le sol et le lui balança en pleine figure. Non mais OH ! Quelle mouche le piquait, le YungJae ? M’enfin, il devait seulement être mal réveillé après tout. Une nouvelle fois, il repensa à ce « saranghae » qu’il avait prononcé en s’agrippant comme un enfant apeuré à son bras, puis il secoua la tête pour chasser cette pensée de son esprit et dit, en enfila le bas de pyjama :

« D’accord, d’accord, j’abdique ! »

Après tout, il marquait un point en disant que sa sœur était habituée. Et puis, elle ne verrait jamais son aîné comme un potentiel mâle à séduire, c’était tout bonnement impensable ! Seulement JungWan lui, n’était pas un membre de sang de la famille Park et YungJae devait déjà se faire des films dans le genre que sa sœur avait des vues sur son ami. Il sourit à cette pensée. Il fallait avouer que notre homme n’était pas moche, et pouvait en faire pâlir plus d’une ! Malheureusement pour ces demoiselles, le jeune homme n’était pas du tout intéressé par une quelconque relation entre femme et homme, qu’elle soit purement charnelle ou plus construite. Il avait une enfance trop lourde pour en avoir envie actuellement.
Bien sûr il en voulait à sa mère de lui gâcher sa jeunesse, car s’il n’était encore jamais sorti avec une fille alors qu’il avait dix-huit ans, c’était bien qu’il avait peur des filles, et ce à cause de son irrespectueuse génitrice.

« A part, si tu tentes par tous les moyens de draguer ma petite sœur, hm? »

De quoi ? Mais qu’allait-il chercher, à la fin ?! Soupirant, JungWan pensait que depuis le temps, YungJae savait que son ami souffrait d’une hantise sans bornes envers les femmes. Il ne pouvait même pas concevoir une relation quelle qu’elle soit ! Alors avec sa sœur, qu’il considérait également comme la sienne … ?! C’était mal le connaître, foi de JungWan !

« Non mais où tu vas les chercher, tes idées tordues ? En plus, tu m’as décoiffé, espèce d’inconscient ! »

En effet il venait de lui ébouriffer les cheveux en lui passant la main dedans, et déjà que ses épis étaient particulièrement coriaces le matin, s’il les lui emmêlait encore davantage on était mal barrés.
Mais bon, c’était JungWan, il lui pardonnait !

« Tu sais, je considère ta sœur comme la mienne, depuis le temps que je vous fréquente, je pensais que tu l’avais compris … »

La suite devint encore plus surprenante. YungJae lui demanda s’il était déjà tombé amoureux. Et en plus il l’appela Jungie ! Tiens donc, il avait laissé tomber Wannie pour Jungie ? Pourquoi pas après tout, ce n’était pas plus mal de changer de temps à autre, surtout que les deux lui convenaient très bien au final. Mais cette question …. Qu’est-ce que cela signifiait ? On avait lobotomisé le cerveau de son YungJae chéri dans la nuit ou quoi ? Depuis ce matin, il avait la désagréable impression d’avoir affaire à un véritable étranger … Il se comportait comme un gosse à le réprimander sur sa tenue de nuit, il se réveillait dans le lit de son ami en murmurant des paroles bizarres, et maintenant il le soupçonnait d’être attiré par sa sœur et lui demandait s’il avait déjà été amoureux, alors qu’il connaissait par cœur la peur des femmes de son ami. Perplexe, JungWan haussa un sourcil et se contenta de répondre :

« Voyons Yungie, tu sais très bien qu’à cause de ce que j’ai vécu avant de venir ici, je suis incapable ne serait-ce que d’approcher une fille ! Ca me rend malade … »

Mais JungWan trouvait son ton un peu grave pour une simple discussion entre mecs. Il se dit qu’il avait été légèrement sec, et qu’après tout peut-être que YungJae avait encore la tête dans le chou et qu’il avait juste les idées embrumées, il ne fallait pas lui en vouloir voyons ! Alors il se rattrapa, et sur le ton de la plaisanterie et en imitant un comédien récitant une tirade très importante dans la pièce de théâtre, bras levé vers l’avant, il lança :

« Mais de toute façon, Yungie, il n’y a que toi dans ma vie, tu le sais ! ♥ »

Arrivée dans un nouveau corps, une nouvelle vie dont on ne connaissait pas le passé, c’était dur à vivre en fin de compte. YungJae ne savait plus de quoi on lui avait parlé, sur quoi il avait été mis en garde et pire, il ne se rappelait plus de tous ce qu’on avait pu lui confier. Alors, c’est avec une tristesse bien dissimulée, qu’il observait toujours l'ami d’enfance de son hôte. SooYeon en aurait été bien triste d’apprendre que les souvenirs, les nombreux bons souvenirs qu’elle a pu avoir, avaient été effacés, partis en poussière en un claquement de doigts. Savoir qu’elle ne pourra plus rire avec la personne en repensant à ces moments. Dorénavant, il fallait avancer et reconstruire ces bons souvenirs, en espérant qu’on ne lui demande de se rappeler du passé de son hôte.. Car, ce serait lui posé une sacrée colle. Il aurait surement du feindre une perte de mémoire, en y repensant. En tous cas, sa plaisanterie semblait ne pas être de son goût. C’était surement un sujet à ne pas aborder. Avec une bouille honteuse, il regarda son ami soupiré et l’écouta le sermonnait sur sa jeune sœur. Avec ce témoignage, la question de la petite sœur était réglée, il semblait vraiment inconcevable que JungWan est un jour des vues sur elle. Ca le rassurait ? On ne va pas se mentir, oui. Enfin, si il voyait sa sœur comme la sienne, il devait aussi le voir comme son frère et c’est une claque mentale, qui remit en place les idées de notre jeune Reborn. C’est mieux ainsi, il était inconcevable d’imaginer autre chose.
Pourtant tous ça ne l’empêcha pas de lui poser, tout de même la question de l’amour. De bon matin, il abordait de ces sujets… Et, encore une fois, il remarqua le mal aise de JungWan. Il avait loupé un épisode, où était passé toute sa vitalité.. Interloqué, il fallait vraiment qu’on lui donne les souvenirs de YungJae, pour mieux avancer parce que là, c’était le cas de le dire, il pataugeait dans la semoule. Ce qu’il avait vécu ? Des tonnes de scénarios se bousculaient alors, à l’énonciation de sa phrase. Les gens ne peuvent pas développer, ça aiderait ceux qui oubliaient.. Aish, mais c’était surement une chose qu’il ne voulait pas dire à voix haute, donc une chose bien trop honteuse pour être répétée à mainte reprise. Mais, au point de ne plus laisser aucunes femmes l’approcher, il avait du vivre un truc super traumatisant. YungJae soupira énerver en se décoiffant ;

« Ah, excuse moi.. J’ai vraiment du mal ce matin à remettre les idées en place... »

Des cheveux encore un peu devant les yeux, il regarda son ami avec un sourire compatissant. Alors qu’il devrait le détester d’avoir oublié. En y repensant, YungJae avait de temps en temps entendu sa mère et sa sœur parlaient du cas de JungWan mais, sans qu’elles ne rentrent vraiment dans les détails. Cela semblait un sujet tabou dans cette maison et ça n’arrangeait pas les affaires de YungJae. Il savait seulement que le problème venait de sa mère, mais les détails ne lui étaient pas encore parvenus. Bon dorénavant, il faut juste qu’il évite les sujets des filles, de sa sœur et de l’amour.. Alors qu’il se remémorait sa liste des sujets interdits, son ami recommença à plaisanter. En le voyant agir de la sorte, YungJae aurait pu s’en satisfaire de le voir revenir fidèle à lui, enfin comment il pouvait le voir chaque jour passé avec lui. Cependant, ce qu’il dit.. Il fallait paraître cool, ce n’était qu’une plaisanterie.. Cependant, c’est avec une drôle d’expression sur son visage, qu’il lâcha un drôle de rire. Vraiment, en la présence de Jungie, il avait du mal à rester lui même.

« Ô Roméo, tu m’en vois rassurer… »

Avec exagération, il porta sa main à son cœur et libéra un soupir énorme comme débarrasser d’un énorme poids, qui lui pesait sur les épaules. Mais dans cette mis en scène grotesques, il ne put rester longtemps sérieux et revint le décoiffer comme par réflexe tout en rigolant. Avant de réagir, que JungWan n’appréciait pas qu’on touche à ses cheveux surtout le matin. Mais, c’était plus fort que lui, puis l’air négligé avec les cheveux en bataille lui allait plutôt bien. Puis, après avoir passé quelques minutes auparavant à parler de sujets fâcheux, il fallait bien détendre l’atmosphère et s‘amusait un peu. Commençant à baisser sa garde et à se lâcher peu à peu, YungJae se redressa sur ses genoux et avec un sourire espiègle, il mit un petit coup de coussin à son ami. Il déclarait la guerre et pourtant, à son premier coup, il resta un moment à pas bouger comme si, il attendait quelques chose. C’était surement la réaction de JungWan, allait-il apprécier cette bataille d’oreillers ? Depuis, tout à l’heure, il lui a balançait son pantalon, l’a décoiffé et le re-décoiffé par la suite. A la longue, il devait en avoir marre et c’est pour cette raison, l’oreille dans les mains, qu’un moment d’hésitation se faisait ressentir chez notre jeune Reborn.